Un peu plus d’un an après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les jeux en ligne, on peut commencer à tirer quelques enseignements sur le nouveau paysage pokéristique français. Bon, si rien ne change en matière de fiscalité, le marché va mourir à petits feux, ça on le sait déjà. Mais avouez que depuis l’été dernier, c’est devenu un vrai cirque les tables de poker, vous ne trouvez pas ?
Perso, j’ai passé mon année à harpenter les tables de cash games de Bwin.fr (de la NL50 à la NL400). Et j’avoue que par moments il se passe des choses qui me dépassent complètement. Prenez l’exemple du chat (le tchate, pas le miaou). Quand gégédu93 et Zidane75 commencent à se fritter après une main, la discussion est souvent épique (et interminable) :
- Gégédu93 : sale chattard ! Tu croyais que j’avais quoi ?
- Zidane75 : j’ai cru tu bluffais et que mon tirage gutshot était bon. J’avais quand même 50% de chances de toucher (oui, le fish français connaît bien les maths du poker).
- Gégédu93 : pauvre merde (oui, les insultes arrivent très vite), je vais tout te reprendre. Bouge pas de là !
- Zidane75 : vas-y viens sale fils de *bip* ! (oui, les mamans prennent très cher depuis l’ARJEL)
etc., etc.
Ceci n’est évidemment qu’un échantillon, mais ça se passe comme ça tous les jours. Alors face à cette déferlante de répliques de western, plusieurs solutions :
1) Intervenir pour essayer d’apaiser les tensions.
Je vais vous faire gagner du temps. N'essayez même pas, ça ne marchera pas. Au pire, mettez un peu d'huile sur le feu. Effet garanti !
2) Sortir le pop-corn et savourer.
C’est une solution sympa, mais il y a un risque de saignement de la rétine. Et puis c'est un coup à perdre sa concentration dans le jeu.
3) Bloquer le chat.
Au moins comme ça on a la paix. Certainement une des meilleures solutions pour ne pas se disperser et continuer à jouer son A-game.
Mais si les dialogues entre fishs sont plutôt savoureux, que dire de leur style de jeu ? Des fishs, j’en ai rencontré quelques-uns sur le .com. Mais alors ceux du .fr viennent littéralement d’une autre planète. Minbet, min3bet, overbet shove, lines incompréhensibles, le tout avec des ranges de mains totalement improbables. S’il y a une chose qu’on ne peut pas enlever au fish bien de chez nous, c’est d’être imprévisible.
Alors quand on run normalement, voire un peu good, on se gave, c’est la fête, tout va bien. Mais si par malheur on est incapable de gagner un 80/20, un 70/30 et a fortiori un 50/50, alors le tilt n’est jamais très loin. J’ai connu les deux phases (et ça continue). C’est nerveusement parfois très difficile à gérer. Une des phrases que je me suis surpris à dire ou penser pendant mes bad runs, c’est « comment je peux perdre autant d’argent face à des mecs qui connaissent à peine les règles ? C’est fou ! ». Oui, c’est complètement dingue. Mais bien que ce soit difficile à digérer, il faut l’accepter. On appelle ça la variance (quelle s... celle là !). Alors on frappe sur son bureau ou contre le mur pour se soulager et on continue, en espérant que le bad run prenne fin. Il faut penser long terme. C’est bien sûr plus facile à dire qu’à faire, mais c’est ce qui doit permettre au joueur gagnant de ne pas tilter pendant les périodes difficiles.
Ce petit résumé de ce qui se passe aux tables n’est qu’un échantillon basé sur mon expérience personnelle. Mais j’ai cru comprendre que toutes les rooms françaises étaient touchées par ce « phénomène », y compris lors de gros tournois online. Je ne sais pas vous, mais je crois que je vais commencer à me renseigner pour des séances de yoga. Ca ne peut pas me faire de mal. :)
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